Profession de foi de Michel Gicquel, candidat du Grand Ouest au CA d’Attac national

mardi 8 octobre 2002, par Webmestre

Michel Gicquel est un des deux candidats du grand ouest, avec Marie Lionis d’attac Rouen, au CA national d’Attac, investi par le comité local de Rennes et par la CNCL (Conférence Nationale des Comités Locaux). Voici sa profession de foi.

Il est parfaitement légitime que les candidats au CA national d’Attac
fassent connaître leurs motivations. Ce qui paraîtra dans ’’Lignes
d’Attac’’ avant l’AG de La Rochelle est trop bref pour satisfaire la
demande d’informations des membres d’Attac.

Cela dit, même si le terme est pratique, il ne peut s’agir d’une
« profession de foi » au sens traditionnel (politicien ?) du terme. Il me
semble préférable de proposer une sorte d’autoportrait militant qui est
susceptible d’éclairer les choix éventuels, et ce pour trois raisons :

Un candidat, investi par la CNCL ou non, ne représente qu’une partie du
futur CA national. Il me semble évident que cette structure est un lieu de
débat. Partant de là, afficher des propositions préalables achevées suppose
que la démarche n’est pas le débat mais un prosélytisme individuel un peu
vain.

- Etre candidat à ce CA national, pour moi en tous cas, c’est porter
les mots et les idées de mon comité local, celui de Rennes, et si
possible d’élargir aux comités voisins cette représentation. Nous
l’avons commencé à Rennes avec une réunion de divers comités locaux
de l’ouest (Dinan, St Malo, Nantes, Caen, Alençon.) mais ceci reste
très insuffisant. Il me semble que d’autres régions sont beaucoup
plus efficaces de ce point de vue, je pense à la coordination des
groupes Attac de la région Midi Pyrénées. C’est donc à construire.

- Les grandes orientations d’action d’Attac sont déjà fixées, pour
l’année à venir (intervention de B.Cassen à Arles) et par le
calendrier désormais habituel : G8 à Evian, par exemple. En outre,
les adhérents d’Attac ont dégagé assez de chantiers d’action
collectivement, ou vont le faire lors de l’AG de La Rochelle. Je ne
crois pas que la profession de foi consiste à dire « je suis
candidat parce qu’Attac néglige ça ou ça. ». En revanche, une fois
les orientations hiérarchisées, il y a beaucoup à travailler sur
leur mise en ?uvre, beaucoup à glaner parmi les pratiques
militantes. Il me semble donc que la bonne démarche consiste à
accélérer la « mutualisation » de l’action des comités locaux.

L’autoportrait : là encore, le terme est dangereux : la vanité guette
au coin de la présentation faussement modeste. Disons donc le
« comitélocalportrait » néologisme inélégant mais bon, tant pis. Le comité
local de Rennes, qui compte près de 400 adhérents, s’est beaucoup investi
sur la question des rapports entre Attac et le politique, à partir d’avril
2000. Nous avions interprété à l’époque comme une dérive inquiétante la
création au Conseil Régional de Bretagne d’un groupe Attac d’élus régionaux
(PS, PC, Verts, TEAG), d’autant que le CA national avait délégué un de ses
membres pour avaliser l’affaire et que nous avions appris cela par la
presse locale, alors que nous avions pignon militant sur rue. A partir de
là, nous avons créé un groupe « Attac et le politique », dont je fus le
référent. Nos réflexions sur ce problème et nos interventions, appuyées par
d’autres CL (ex : Attac Isère) débouchèrent sur quelques réalisations :
plus de groupes d’élus estampillés Attac indépendants de l’association,
mais des élus faisant le choix individuel d’adhérer à Attac, ce qui est
très différent. Une motion qui est à l’origine de la naissance de la CNCL
lors de l’AG de St Brieuc. Notre groupe Attac et le politique s’est ensuite
interrompu, satisfait. Mais cet épisode ayant posé le problème des
équilibres entre national et local, il nous a semblé nécessaire et
important que le comité local de Rennes présente un candidat au CA national
pour les trois années à venir. C’est pour nous une démarche logique.

Reste l’individu candidat. Je m’appelle Michel Gicquel. Membre d’Attac
depuis la naissance du groupe de Rennes (1998), je fais aussi partie du CA
du comité de Rennes. Cheminot de 1976 à 1987, j’ai repris des études à
partir de 1984 (exam. d’entrée à l’université pour les non bacheliers,
maîtrise d’histoire grâce à un congé formation.) Depuis je suis prof.
d’histoire-géo, dans le public (la précision est utile pour la Bretagne.).
Mon adhésion à Attac est liée à une conviction personnelle sur la nature
de notre association que je souhaite exposer brièvement, elle me semble
être la meilleure profession de foi possible.

J’estime qu’Attac est pour la période actuelle l’équivalent de ce
qu’étaient les partis de masse fin XIX-début XX au moment de leur
structuration. A savoir la forme d’organisation qui représente le mieux le
désir collectif d’action et de réflexion de la société. Nous sommes une des
nouvelles formes d’organisation des individus dans une société : notre
projet n’est plus messianique, il ne s’agit plus de donner une. réponse
globale aux interrogations ni un projet achevé à la société. Les images
sont ce qu’elles sont : je vois Attac comme le trépied et le feu sur lequel
repose la marmite de la société ; Le trépied car nous (et d’autres : AC,
DAL Greenpeace etc...) constituons par notre engagement citoyen le support
indispensable à toute vie démocratique. En fait, une partie du trépied. Le
feu parce que notre engagement et notre réflexion sur la cité optimale
(idéale c’est trop) font bouillonner la marmite sociale et finiront bien
par rendre bonne la soupe qui y mijote. Ce qui fait la qualité du feu c’est
la variété du combustible, une des caractéristiques essentielles d’Attac :
de l’anthracite très concentré, celui de ceux qui sont parmi nous les plus
radicaux, avides d’agir. Mais aussi un combustible de nature différente,
qui brûle plus lentement, des adhérents qui ne sont pas militants dans
l’âme : prêts à débattre, discuter, réfléchir, s’informer, qui goûtent plus
la dimension « éducation populaire » d’Attac que le volet « action ». C’est
à la fois notre force et notre spécificité, et nous ne conserverons notre
identité si originale qu’en maintenant l’équilibre, l’échange constant
entre ces deux pôles, sans déterminer que l’un doive avoir raison par
rapport à. l’autre ; Cette analyse est certes manichéenne et il existe
entre ces deux ’’pôles’’ une infinité d’individus et de positionnements.

C’est pour cela qu’à Rennes, nous avons pris garde de nous tenir éloignés
des partis politiques : notre indépendance est née de la prise de
conscience de notre originalité et celle ci n’est constante que si nous
préservons cette indépendance.

Naturellement, être au CA, c’est aussi pour proposer divers projets. Le
premier est celui de cette mutualisation des actions entreprises
localement. L’échelle intermédiaire d’une région me semble constituer pour
cela une base raisonnable : il est possible d’établir des contacts, des
moments de rencontre et de partage d’expérience et c’est un point sur
lequel, d’accord avec Marie Lionis, candidate investie pour le grand ouest
par la CNCL, membre d’Attac-Rouen, nous comptons travailler, sans pour cela
souhaiter la constitution de bastions régionaux . La participation au CA
national nous semble constituer un noeud efficace pour ce type de
fonctionnement. Je souhaite par ailleurs, après une série d’échanges avec
de nouveaux adhérents lors de l’université d’Arles de cette année,
travailler avec eux à la constitution d’une structure d’accueil régionale
et annuelle, du type WE qui puisse offrir une réponse concrète aux demandes
particulières des nouveaux adhérents, dans la mesure ou la forme de l’U.
d’été ne répond pas tout à fait à leurs attentes : éclaircissements de base
sur nos analyses, nos types d’actions, habitudes de fonctionnement,
etc.Réponse qui pourra s’élaborer après un recensement des demandes et qui
devra être offerte par les comités locaux concernés. Cela a en outre
l’avantage de nouer des liens entre comités locaux, via ces nouveaux
adhérents, jeunes le plus souvent.

Donc être au CA non pas pour imprimer une marque personnelle, mais pour
tenter de densifier les liens entre membres d’Attac, de façon à mettre en
oeuvre une synergie accrue, à base régionale, d’échelle très abordable. En
souhaitant avoir été assez clair,

Michel Gicquel, candidat au CA national d’Attac, investi par le
comité local de Rennes et par la CNCL.

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