Lettre aux adhérents des co-présidents d’Attac

mardi 6 février 2007, par Webmestre

article publié le 6/02/2007
auteur-e(s) : Attac France

Chers adhérents et chères adhérentes,

Pour répondre à des interrogations d’adhérents, nous nous adressons à vous pour dissiper des confusions entretenues par le groupe autoproclamé « Avenir d’Attac ». Le Conseil d’Administration d’Attac France élu en décembre a pris ses fonctions dans un contexte délicat, lié à une situation financière difficile et des tensions internes particulièrement vives. Il a fait le pari de relancer l’association et de préserver son unité dans sa diversité.

Nous rappelons ici notre volonté de construire collectivement notre réflexion et notre action, par un travail commun de l’ensemble des composantes de l’association où toutes les opinions doivent pouvoir s’exprimer.

Pendant la période précédant les élections, des membres de l’une des quatre listes se sont organisés pour la diffusion de leur position de façon très critiquable : création d’un site parallèle baptisé « Avenir d’Attac », utilisation abusive du sigle et du logo de l’association, utilisation abusive des adresses des adhérents pour envois de textes électoraux… Sitôt connus les résultats des élections, ils ont déploré qu’Attac soit « tombée aux mains des gauchistes et communautaristes », traitant de fait en ennemie la nouvelle équipe de direction, en contradiction avec le vote des adhérents qui lui ont manifesté leur confiance.

Depuis sa création, jamais Attac n’a eu à connaître l’existence d’une fraction combinant combats internes et organisation à l’extérieur de l’association. Nous exprimons notre refus d’un fonctionnement faisant courir le risque d’une scission. Dans une association loi 1901 comme la nôtre, la création d’une fraction organisée avec porte-parole, site, séminaires et actions en son nom révèle la mise en œuvre de pures stratégies de pouvoir et menace de briser l’association. Loin de permettre l’élaboration démocratique d’analyses, de positions et de propositions d’action, cette organisation risque bien au contraire de figer artificiellement les questions non tranchées, tant le souci de se démarquer et de marquer des points peut alors prendre le pas sur la volonté de dépasser les divergences pour nous battre ensemble contre notre ennemi commun. L’élaboration du Manifeste a pourtant montré qu’il était possible de s’entendre sur l’essentiel, c’est-à-dire sur les réponses à apporter pour lutter contre la domination du capitalisme financiarisé.

Le groupe « Avenir d’Attac » veut maintenant perdurer et s’organiser ; il a tenu en janvier 2007, en un lieu secret, un séminaire fermé à tout adhérent dont les motivations ne paraissaient pas suffisantes, pratique bien éloignée de celle d’une association d’éducation populaire, et cela tout en diffusant largement l’information sur l’ensemble des listes de travail d’Attac. Les actions prévues par ce groupe n’ont pas été et ne seront pas soumises au Conseil d’Administration légitimement élu, ni à aucune des composantes d’Attac. Sur son site apparaissent des campagnes et mobilisations d’Attac sans qu’il n’y ait jamais de renvoi sur le site d’Attac. Alors que les membres du Conseil d’Administration ont été élus et représentent l’ensemble des adhérents, ce groupe a désigné des porte-parole dont l’un d’eux est membre de l’actuel CA (en contradiction, avec la décision du CA de ne pas nommer de porte-parole). C’est une situation inadmissible sur laquelle le CA sera appelé à se prononcer.

Bien qu’ils soient le fait d’un petit nombre de personnes, les comportements de ce groupe - diffusions incessantes de contre vérités et de calomnies - entretiennent un climat de tension au moment où nous pouvons relancer l’association en faisant avancer les projets qui sont la raison d’être d’Attac, notamment dans les prochaines semaines les campagnes sur le Manifeste, pour une autre Europe et contre la libéralisation du marché de l’électricité.

Nous avons aujourd’hui des raisons d’être optimistes, ne serait-ce que par le nombre d’adhésions en janvier, la relance de nos activités à tous les niveaux de l’association, une sérénité qui progresse dans l’ensemble d’Attac. Au-delà de nos diverses sensibilités, nous sommes les élus d’Attac, responsables devant l’ensemble des adhérents, et non les représentants de telle ou telle fraction de l’association. Plus que jamais nous sommes déterminés à faire en sorte qu’Attac retrouve son dynamisme et son unité, à travers ses campagnes, son travail d’éducation populaire, de réels débats pluralistes et le respect de toutes les opinions.

Aurélie Trouvé et Jean-Marie Harribey, co-présidents d’Attac France

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