Lettre d’Avril 2001 (n°20)

dimanche 1er avril 2001, par Webmestre

Lettre d’Avril 2001

La lettre d’Attac-Rennes N°20 d’Avril 2001

Informatif & Réactif !

Au sommaire :

- Actualité : Danone, Marks et Spencer — condamnation des logiques financières et initiatives

- Actions : 17 et 21 Avril — Journée internationale des luttes paysannes ; Initiatives

- 9 juin : Paradis Fiscaux — Cap sur St Malo !

- Mercredi 16 mai : Assemblée générale annuelle des adhérent(e)s — convocation et modalités

- Comptes-rendus multiples

- Rendez-vous avec Attac

Actualité oblige, c’est sur les licenciements annoncés de Marks & Spencer et de Danone qu’a principalement porté le débat de la réunion du 5 Avril (50 participants).

Trois initiatives ont été prises :

1- Communiqué de presse

Danone, Marks & Spencer : Les méfaits de la logique financière

Marks & Spencer annonce la fermeture de tous ses magasins en France et en Europe avec 4000 licenciements possibles à la clef. Résultat : l’action Marks & Spencer croît de 7 %.

En 2000, Danone a fait 4,7 milliards de francs de bénéfices dont 900 millions pour les biscuits LU. Cela ne l’a pas empêché de confirmer la mise en œuvre d’un plan de restructuration, avec la fermeture de 6 sites de production en Europe dont 2 en France (Calais et Evry), avec la suppression de près de 1800 emplois dont 600 en France.

Dans ces deux cas, c’est une nouvelle fois, après Michelin et Vilvorde, la logique financière qui est à l’œuvre. Pour les dirigeants de ces entreprises, ce qui importe avant tout c’est de "créer de la valeur pour l’actionnaire", avec pour objectif une augmentation continue des profits.

Dans ce cadre, la norme de rentabilité du capital doit être à deux chiffres. Malheureuse-ment, celle de la branche biscuit chez Danone n’atteint « que » 7,9%, contre plus de 12% pour les boissons. Alors que la croissance de l’économie tourne autour de 3%, une telle augmentation des profits est simplement le signe d’un distorsion dans la répartition des revenus.

Les profits peuvent croître de cette façon parce que la part des salaires dans la valeur ajoutée, la richesse crée par les entreprises, ne fait que baisser.

Attac ne peut que dénoncer l’attitude de Danone, multinationale française en pleine santé, qui détruit la vie de ceux qui ont participé aux profits records annoncés en 2000. Il est de plus inadmissible que le groupe Danone obtienne du département 91 et de la région Ile de France des subventions pour la construction d’un centre mondial de recherche et de développement à Saclay.

L’opinion publique est choquée et les employés du groupe appellent au boycott des produits Danone.

2- Appel au boycott d’Attac

Interpellation des consom/acteurs

Welcome to Planet Danone !

« j’ai la conviction que les entreprises qui réussiront dans le siècle qui s’ouvre sont celles qui, comme la nôtre, sont animées par des valeurs fortes et placent l’homme au cœur de leur démarche » (sic !)

Dixit, Franck Riboud, PDG de Danone

Il semble qu’en fait de "valeurs fortes", la multinationale ne reconnaisse que celles "sonnantes et trébuchantes" chères aux actionnaires, qui font fi d’une autre vraie valeur : le respect des salarié(e)s !

Choquant, désolant, arrogant !

Alors aujourd’hui, Danone, c’est quoi ?

+ 100% profits et 0% emploi !

+ puis 148.813.428 actions d’une valeur nominale de 1 Euro qui circulent ...

+ et un Chiffre d’Affaires 1999 de 13.3 milliards d’euros, soit 87.2 milliards de FF

+ et encore 80.000 salariés dont 2600 en France

La décision de Danone, de supprimer plusieurs centaines d’emplois en Europe, dictée par la mondialisation financière et le pouvoir dictatorial des actionnaires qui demandent toujours plus de dividendes et de rentabilité est donc prise au mépris des femmes et des hommes qui y travaillent.

Si les actionnaires ne sont sensibles qu’à l’argent, nous devons envisager des actions de boycott pour les toucher là où çà leur fait le plus mal : le portefeuille !

Les salariés ont appelé la population au Boycott. 90 députés français ont suivi. Attac-Rennes s’est inscrite dans cet appel.

Trois interventions de militant(e)s sous forme d’information/invitation à boycott ont (eu) lieu les samedi 7 avril, à 10h aux Lices, à 14h, centre Alma et le Mercredi 11 avril à 18h, centre Leclerc, Cleunay.

Chaque fois, une liste des produits (ci-après) était proposée, l’accueil a été excellent : Actimel, Arvie, Baboit, Belin, Charles Gervais, Chipster, Crackers de table, Cracottes, Danette, Danone, Evian, Fjord, Galbani, Heudebert, Jockey, Lu, Pelletier, Petito, Prince, Salvetat, Talians, Tuc, Volvic.

3- Interpellation des députés

Si 90 d’entre eux se sont impliqués, il n’en reste pas moins choquant d’entendre des responsables politiques de tous horizons, s’exprimer simplement sur la "brutalité" des plans sociaux. Attac-Rennes a pris l’initiative de les interpeller pour les inviter "à se mettre au travail" afin de contrecarrer des pratiques jugées scandaleuses par une opinion publique sous le choc. Lois & décrets d’application, tout le monde attend !


4- Luttes paysannes, Luttes de tous !

Initiatives

1- La journée internationale des luttes paysannes qui a lieu le 17 avril est cette année consacrée au refus des OGM.

La Confédération Paysanne 35 et Attac-Rennes ont adressé un courrier à l’ensemble des maires du département. Ceux-ci sont invités, d’une part, à agir en interdisant la culture d’OGM sur leur commune et d’autre part, à imposer un cahier des charges avec des produits alimentaires exempts d’OGM dans la restauration collective dont ils auraient la responsabilité.

La liste des prises de position fera l’objet d’une publication..

2- Samedi 21 avril

Les collectifs anti-OGM de la région Bretagne appellent à un rassemblement et débat :

- à 12h : au Rheu devant l’Inra

- à 15h : Maison de quartier de Villejean, interventions de F.Dufour de la Confédération Paysanne, J.P Berland de l’Inra et J.P Tertrais de la Fédération Anarchiste.


5- Paradis Fiscaux : Le 9 juin, Cap sur St Malo !

Déjà dans la précédente lettre d’Attac, nous vous faisions part de l’initiative d’organiser une journée sur les Paradis Fiscaux à St Malo.

Grâce à l’implication des collectifs Attac Bretagne, Normandie, et du national, le projet prend désormais une dimension européenne, voire internationale.

Samedi 9 juin, la date est définitive, c’est vers une journée "non stop" que l’on se dirige.

- Dès 10h, rassemblement et mani-festation en ville, accompagnement des manifestants à l’embarcadère pour Jersey

- 12h, pique nique plage Bon Secours

- à partir de 15h, mise en route d’ateliers/formation sur les pavillons de complaisance, la fraude fiscale, le blanchiement de l’argent, animés par des membres du Conseil Scientifique.

- à 20h,30, retour des manifestants de Jersey et conférence-débat avec la participation de Susan George, François Dufour, Denis Robert, Jean de Maillard...

Daniel Mermet a été contacté pour réaliser son émission "la-bas, si j’y suis !" depuis St Malo.

La même démarche a été entreprise vers les réalisateurs de Thalassa.

Le prochain "Lignes d’Attac" d’Avril/mai, en dira plus. (actions, hébergement, inscri-ptions pour le ferry...).

Bien évidemment, vous l’aurez compris, ce jour là, nous aurons besoin de la participation active d’un maximum d’adhérent(e)s. St Malo compte sur l’implication des militant(e)s de Rennes. Nous, aussi !

Nous souhaitons que vous soyiez nombreux-ses à répondre présent(e)s dès que le programme sera définitivement arrêté. à suivre (tél : 06.8054.10.04 et voir Lettre d’Attac-Rennes de mai)...


6- Assemblée Générale des adhérent(e)s

Mercredi 16 mai, 20h30, Maison du Champ de Mars

(Convocation par courrier)

1- Bilan

Après deux ans d’existence, le groupe Attac-Rennes a pérennisé son organisation avec comme objectif principal de développer la fonction essentielle d’Attac en tant que lieu d’expression, de débat et d’action. Lieu ouvert pour que chacun y trouve sa place quelle que soit son histoire, son expérience, sa situation socio-professionnelle. Lieu éminemment démocratique qui offre un cadre pour une nouvelle forme de pratique politique à travers l’affirmation de la possibilité et de la nécessité pour les citoyens de se réapproprier l’avenir du monde.

Pas doute, aujourd’hui, dans notre démarche visant à contester le pouvoir économique, à le contrecarrer puis à proposer des alternatives, nous avons mis dans le "mille". Il suffit pour s’en convaincre de constater la participation toujours croissante aux initiatives et l’afflux d’adhérent(e)s. 589 personnes sur le département dont près de 300 pour la seule ville de Rennes.

Activité interne :

* Diffusion régulière de la lettre d’Attac-Rennes ;

* Structuration de deux groupes de travail : "Interpellation des élus" et "cours/débats/formation" ;

* Création de 4 groupes thématiques : "eau" , "Education", "Pouvoir dans l’entreprise", "Culture" ;

* Cours formation interne : une dizaine ;

Activité publique du groupe :

* Participation à des rendez-vous publics : 3 ;

* Initiatives propres : 4 ;

* Initiatives en partenariat : 6 ;

* Des Conférences : 7 ;

* Des projections/débats : 10 ;

* Diffusion d’ouvrages de vulgarisation à l’économie : 7 ;

2- Perspectives

En plus des implications par rapport aux orientations définies nationalement ou internationalement, vu le développement qui est le nôtre, il y aura lieu de réfléchir, rechercher puis définir un mode de fonctionnement qui permette d’impliquer en rendant "actif et participatif" le plus grand nombre d’adhérent(e)s.

Les relations avec le national, la cohérence de l’association sont deux sujets sensibles sur lesquels une première réflexion s’est engagée suite à l’AG de St Brieuc. Que ce soit sur la réforme des statuts ou l’articulation local/national, il nous faudra poursuivre notre réflexion et implication.

Enfin, en partant d’une situation concrète de la trésorerie, nous devrons rechercher des moyens de fonctionnement, matériel et financier, pour le groupe de Rennes (surcotisation locale...)

3- Modalités pratiques

* Qui participe à l’AG ?

les adhérent(e)s à jour de leur cotisation 2001. A cet effet, nous mettrons en place un accueil qui enregistrera les adhésions et ré-adhésions.

* Pouvoir : pour les personnes dans l’impossibilité de se déplacer, un pouvoir est joint au présent courrier. Chaque personne présente à l’AG ne peut, en plus de son vote, en cumuler qu’un.

* Election du Conseil d’Administration

Le mandat des élu(e)s est de deux ans.

Qui se présente ? Les adhérent(e)s à jour de leur cotisation. Dès à présent, vous pouvez faire acte de candidature en faisant parvenir le coupon ci-joint à : Attac-Rennes, Maison du Champ de Mars, Cours des Alliés, 35000 Rennes.

Les inscriptions se feront jusqu’à l’ouverture de la séance, à 20h30.

Composition de l’actuel Conseil d’Administration (22 membres) :

Dont 13 sortants : Yves Bonny, Véronique Cardin, Raymonde Carré, Philippe Corvellec, François Derminon, Claude Dumont, Jean-Pierre Escaffre, Michel Gicquel, Gilbert Martinat, Jean-Louis Métivier, Annie Ouin, Sylvain Ségal, Jean-Mac Vanhoutte.

et 9 qui entament leur 2ème année : Mélanie Chauvin, Anne-Marie Daniel, Yves Gloux, Gérard Hédé, Christine Jamet, Albert Loch, Marcel Ménardais, Pierrick Robin, Yannick Villalon.

* Les votes : Rapports d’activité et de trésorerie, décisions sur le financement local, élection au CA

Pouvoir (en cas d’impossibilité de participer à l’AG) et /ou Candidature au Conseil d’Administration

Je soussigné :
Nom : Prénom :

Ne participera pas à l’AG et donne pouvoir à :
Nom : Prénom :
pour prendre part à tous les votes qui seront soumis à l’Assemblée générale.

Fait acte de candidature au CA :

Veuillez cocher la ou les cases correspondantes puis retour à Attac-Rennes, Maison du Champ de Mars, Cours des Alliés-35000 Rennes tél : 06.80.54.10.04


7- Sur vos agendas

Attention :

la conférence prévue le Mardi 24 Avril sur les Paradis Fiscaux est annulée. Ce thème sera largement développé lors de la journée du 9 juin à St Malo.

Mercredi 25 Avril, à 20h30, Maison du Champ de Mars

Réunion du groupe "Pouvoir dans l’entreprise"

Mercredi 25 Avril, 20h30 au Scaramouche

Projection du Film réalisé par Olivier Zuchuat et le groupe Attac Culture "Dollar, Tobin, FMI, Nasdaq et les autres" les rouages de la spéculation et les moyens de lutter-Taxe Tobin en tête- contre le capitalisme "casino"

Mercredi 2 mai à 20h30 au Natchez, rue d’Antrain

Réunion du groupe : "Education" thème : Formation à distance

Mercredi 2 Mai à 20h30 à la FSU

Réunion du CA

Mercredi 16 Mai à 20h30, Maison du Champ de Mars

Assemblée Générale Annuelle des adhérent(e)s

Jeudi 17 Mai, à 20h30 à la Maison du Champ de Mars

Cours/débat : les Paradis Fiscaux

Lundi 21 Mai, à 20h30 à la Maison du Champs de Mars

Conférence : "Drogue et Mondialisation" avec Eduardo Mackenzie et Alain Delpériou auteurs d’un ouvrage sur "les cartels criminels"

Prochaine réunion publique d’Attac

jeudi 3 Mai à 20h30, Maison du Champ de Mars


8- Comptes-rendus multiples des groupes de travail locaux et réunions

A- Conférence Nationale des Comités Locaux

Du 24 mars 2001 à Paris (Yves)

Trois ateliers sont organisés en parallèle le matin, suivis l’après midi d’une séance plénière.

* Atelier “ vie des comités ”

Deux thèmes essentiels ont été discutés.

1.

Animation des comités locaux (organisation + mobilisation)

Différents témoignages sont apportés de la part de représentants locaux. Il en ressort que les pratiques sont en général assez proches de ce qui se fait à Rennes.

La question de l’implication des adhérents est soulevée par plusieurs intervenants, qui mentionnent que ce sont toujours les mêmes qui font tourner le comité local, s’interrogent sur les manières de travailler dans la durée, etc. Certains soulignent qu’il est inévitable que tous ne veuillent pas participer et que l’implication puisse se limiter à l’adhésion, ou à une recherche d’information, d’autres estiment que cela ne peut pas aller de soi dans une association telle qu’Attac dont l’objet est précisément l’implication des citoyens, d’autres encore insistent sur l’importance des modes de fonctionnement dans l’implication ou la non-implication des adhérents.

La question des actions illégales soulève une discussion assez animée. B. Cassen indique que la question de la violence est très sensible, à la fois au sein de l’association et à l’étranger (notamment, dans d’autres associations nationales Attac). L’échange fait ressortir des positions très variées sur la question.

2.

Communication et information

L’un des grands thèmes de discussion tourne autour du rapport à Internet : comment informer ceux qui n’y ont pas accès, comment se répartir le travail s’agissant des correspondants électroniques locaux, comment améliorer le fonctionnement de la liste “ local ”, etc.

* Atelier AGCS (Accord général sur le commerce et les services, discuté à l’OMC)

La négociation avançant de manière masquée, dans la plus grande confusion, il existe un problème de calendrier pour pouvoir inscrire une action. Deux dimensions à articuler, pédagogie et action. 5 idées essentielles sont ressorties de l’atelier : informer, rassembler, articuler les différents niveaux de l’association tout au long de la campagne, donner de la visibilité, proposer d’autres pistes que la commercialisation néolibérale généralisée (commerce équitable, etc.).

* Atelier Tobin et paradis fiscaux

L’idée de lier les deux thèmes se justifie par le fait que la taxe Tobin est trop facilement détournable si subsistent dans le monde des paradis fiscaux. Nécessité de reformuler avec plus de force la démarche d’Attac, sachant que ce thème sera l’une de nos priorités pour cette année. Imposer ce thème dans le débat des prochaines campagnes électorales notamment, en lançant la campagne “ Tobin, tout de suite ”. Un kit Tobin est à la disposition des comités.

Principales dates du calendrier de l’année

*

17 avril : journée internationale de solidarité, à l’initiative de Via Campesina, dans un contexte marqué par la rediscussion de la PAC et la condamnation de José Bové.
*

9 juin : action “ paradis fiscaux ” à Jersey et Saint-Malo, 11 Comités locaux impliqués (voir page 2)
*

22 juin : réunion de la B.M à Barcelone
*

juillet : sommet du G8 de Gênes
*

octobre : A.G. nationale d’Attac
*

novembre : grand événement national, avec notamment rassemblement massif à Paris ; un document énonçant les principales demandes d’Attac sera produit à cette occasion, et son contenu injecté dans le débat public ; la cible de l’action sera moins les candidats aux élections que l’ensemble de la population.
*

décembre : réunion interministérielle dans le cadre de l’OMC au Qatar + sommet européen

Attac-France a reçu le prix “ Sophie ” (créé par l’auteur du livre Le monde de Sophie), voir « Lignes d’Attac de Mars ».

Les comités Attac sur les campus universitaires

De nombreux témoignages montrent que des groupes se constituent sur les campus, la plupart du temps sans problème particulier, et en articulation étroite avec le comité local de la ville. Débat intéressant sur la question de savoir s’il est pertinent de développer des groupes Attac sur des bases de ce type (c’est-à-dire le fait d’être étudiant, ou encore telle profession). L’idée qui ressort est qu’il s’agit de raisonner ici sur des bases géographiques ou par secteurs d’activité, en allant vers les champs professionnels ou les lieux d’éducation, mais sans créer des groupes “ Attac infirmiers ” ou “ étudiants ” ou “ enseignants ” : on peut par contre construire des sous-groupes thématiques visant davantage certains milieux (groupe santé, groupe éducation), mais aussi des sous-groupes géographiques.

L’idée que les universités sont un lieu stratégique d’intervention est ressortie du débat, de même que celle de donner une autonomie importante aux étudiants en matière de rythme de travail et de formes d’action. Une coordination nationale sur ce thème est envisagée.

Rapport au politique

Des problèmes se posent encore, ce qui conduira la direction à produire un troisième document d’orientation sur la question des rapports entre Attac et le politique, en prévision notamment des échéances électorales de 2002, car Attac risque de devenir un enjeu très important au cours de l’année qui vient.

La prochaine réunion de la CNCL le 16 juin

B- Compte rendu groupe de travail : « Pouvoir dans l’entreprise » du 20/3/2001 (Jean -Pierre)

Le débat a été si riche que le cas multiplex qui devait servir de premier cas concret n’a pu être abordé.

Tous s’accordent pour constater que les coûts sont en fait socialisés car l’entreprise est un acteur social direct et indirect. Elle a donc des comptes à rendre, ce qui justifie un droit de regard. Un débat s’amorce sur la notion d’entreprise. En fait il s’agit de groupes sociaux liés dans la production et la répartition des richesses selon leurs rapports de force, tantôt en alliant, tantôt en confrontant ;

Actuellement, il conviendrait que les CE aient plus de pouvoir, en particulier, au moins un droit de veto quand l’entreprise fait des bénéfices. Ceci exigerait des formations appropriées pour les représentants des salariés.

Pour les petites entreprises, des structures interprofessionnelles officielles pourraient jouer le rôle dans les CE.

Pour que les CE et structures équivalentes fonctionnent, il faudrait dégager du temps pour les représentants, afin qu’ils puissent réfléchir aux stratégies adéquates à l’entreprise.

Accroître les pouvoirs des élus locaux semble indispensable pour qu’ils aient des possibilités de préserver les équilibres économiques. On pourrait imaginer l’existence d’une Cour des Comptes Locaux pour la surveillance des comptes des entreprises privées.

Suite le 25 Avril, Maison du Champ de Mars, 20h30

C- Compte rendu des travaux du groupe « Education » (José)

La 1ère réunion a montré les conséquences de la dette sur l’instruction des peuples. La seconde a tenté de faire saisir qu’en Europe, c’est l’instruction qui est progressivement écartée d’un certain nombre d’établissements scolaires au profit de la formation aux impératifs de l’entreprise : de plus en plus d’élèves poursuivent une scolarité « à l’ancienneté », totalement indépendante des résultats obtenus. Démocratisation ou massification ? la réforme que subit l’enseignement républicain pose problème. D’abord, elle est clairement inspirée du projet européen d’éducation : on y retrouve les thématiques favorites de l’ERT, de l’OCDE et de l’OMC. Cette réforme, un temps, popularisée par Allègre, mais beaucoup plus ancienne, est à l’œuvre dans d’autres pays européens. La critique de l’enseignement républicain, qualifié d’élitiste et certainement perfectible, est alimentée par deux sources, au nom de la démocratie : le mouvement social lui reproche, non sans raison, de se limiter à la reproduction des élites.

Le néolibéralisme conteste une réglementation nationale (programmes, concours, diplômes) qui constituent un obstacle à la privatisation et qui reste trop liée à l’instruction du citoyen : Pour les néolocaux, la formation ne vise que l’adaptation « volontaire », tout au long de la vie, à un monde entièrement soumis au marché ( en ce sens, le culturel n’est que la culture transformée en marchandise : Sous cette forme, le marché n’a aucun mal à la présenter comme démocratique. C’est bien la démocratie de marché qui met à bas l’enseignement républicain). Ces deux courants critiquent tendent à se rejoindre dangereusement dans la réforme actuelle : lequel instrumentalise l’autre ? La réponse est assez nette dans les établissements où le multimédia vient se substituer à la maîtrise élémentaire de la langue. Admettre la réelle disparité des citoyens face au savoir scolaire ne signifie pas admettre qu’elle doit entraîner de l’injustice sociale.

Critiquer l’intrusion des banques dans l’école est indispensable. Faut-il pour autant rester aveugle lorsque le marché, sous couvert de démocratie et de citoyenneté, s’empare de la totalité des procédures éducatives (programmes, méthodes pédagogiques, validation des acquis) ?

La seconde réunion du groupe a aussi montré combien les choses sont perçues différemment dans le 1er et second degré (où la réforme se fait sans doute le plus sentir) et d’une Académie à l’autre : les performances de l’académie de Rennes sont en grade partie dues à la non application de la réforme. Le projet académique du rectorat de Nantes donne à penser, tant on y trouve le discours éducatif de l’ERT. Cette disparité de traitement montre que l’Education Nationale, l’Ecole républicaine, ont sans doute vécu ! (voir la récente polémique à Sciences Po)

Suite le 2/5 au bar le Natchez, rue d’Antrain, 20h30

fin

Répondre à cet article