Pourquoi Julian Assanges doit être libéré.

, par ALC

PROCHAIN ÉVÉNEMENT : L’AFFAIRE ASSANGE AU REGARD DU DROIT : 14 ANS DE PERSÉCUTION JUDICIAIRE
Salle Olympe-de-Gouges – 15, rue Merlin, 75011 Paris
Jeudi 16 mai 2024 à 19h30

Qui est Julian Assange ?

Journaliste et éditeur australien, Julian Assange est le fondateur de WikiLeaks, entreprise de presse qui met à disposition du public et des médias des documents classifiés (des « leaks »). Avec la publication de plus de 10 millions de documents, généralement obtenus grâce à des lanceurs d’alerte, WikiLeaks révèle notamment :
• des crimes de guerre perpétrés par les États-Unis et leurs alliés durant les guerres d’Irak
et d’Afghanistan ;
• l’usage de la torture à Guantánamo ;
• la brutalité et la corruption de la diplomatie
états-unienne ;
• l’espionnage par la CIA de dirigeants de pays alliés de Washington (dont trois présidents français) ;
• les pratiques prédatrices de grandes banques
et multinationales...
Des journalistes du monde entier portent ainsi à la connaissance de leurs lecteurs ces informations d’intérêt général via des grands titres de presse internationale : The Guardian, El País, Le Monde,
Der Spiegel, The New York Times, La Repubblica…

L’écran de fumée

Julian Assange voulait inverser la règle selon laquelle seuls les simples citoyens sont tenus
de rendre des comptes quand les puissants
sont protégés.
Il paie cher ses convictions.
En 2010, des accusations d’agressions sexuelles en Suède le plongent dans un véritable enfer procédural. Craignant d’être extradé aux États-Unis, où un acte d’accusation sous scellés le menace, Assange trouve refuge à l’ambassade d’Équateur et y vit reclus pendant 7 ans. Au terme d’une enquête scrupuleuse, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture Niels Melzer, dont l’impartialité est insoupçonnable, conclut que l’affaire a été montée de toutes pièces (L’Affaire Assange. Histoire d’une persécution politique, Éditions Critiques, 2022).
En 2019, « l’affaire suédoise », qui n’avait jamais dépassé le stade de l’enquête préliminaire, est définitivement close. Véritable écran de fumée, elle avait manifestement pour objectif de créer la confusion et de discréditer Julian Assange auprès de l’opinion publique.

Où est Assange aujourd’hui ?

En 2019, lâché par le nouveau président équatorien, Julian Assange est arrêté
à l’ambassade. Sans surprise, les États-Unis réclament immédiatement son extradition.
Il est incarcéré à la prison de haute sécurité de Belmarsh dans un isolement et des conditions qualifiés de « torture psychologique » par Nils Melzer. Accusé d’espionnage par les États-Unis,
il risque 175 ans de prison. En juin 2022,
son extradition était approuvée par le gouvernement britannique. Depuis, les recours déposés
n’ont rien donné, et Assange attend toujours
que la Haute Cour britannique tranche quant à
la recevabilité de son ultime appel au Royaume-Uni, après que celle-ci a demandé aux États-Unis des « garanties » sur son traitement par la justice
en cas d’extradition. Une audience décisive aura lieu le 20 mai.

Pourquoi son combat est aussi le nôtre

La persécution d’Assange est la réponse directe des États-Unis aux révélations de WikiLeaks. Plutôt que de s’amender de ses crimes et
se mettre en accord avec les principes qu’elle profère, la « plus grande démocratie du monde », avec le soutien de ses alliés, choisit de nier
ses propres règles de droit pour le faire taire.
Elle fait d’un journaliste un prisonnier politique, bafoue liberté d’expression et liberté de la presse, et adresse une menace claire aux médias
et aux journalistes d’investigation.

Du côté de ses soutiens

Les soutiens fidèles de Julian Assange témoignent de l’exemplarité de son travail de journaliste, de l’injustice dont il est victime et de l’impérieuse nécessité d’obtenir sa libération : la magistrate Eva Joly, l’ancien président de Médecins sans frontières Rony Brauman, l’avocate prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, le mathématicien Cédric Villani, le philosophe Edgar Morin, l’artiste Ai Weiwei, l’ancien ministre des Finances grec Yanis Varoufakis, le lanceur d’alerte Edward Snowden, ainsi que les organisations Reporters sans frontières, la Fédération internationale des journalistes, la Ligue des droits de l’Homme, etc. Il manque encore une forte mobilisation
de l’opinion publique. Nous qui sommes
les principaux bénéficiaires de la formidable révolution du journalisme portée par WikiLeaks en ce début de xxie siècle, nous devons être solidaires et œuvrer pour sa libération.

« Peu importe ce que vous pensez de Julian Assange :
les méthodes imaginées par WikiLeaks et par ceux
qui ont participé à l’aventure ont changé la manière
de faire du journalisme. Si nous ne sommes pas en mesure
de le reconnaître ni prêts à le défendre, alors c’est que
nous ne le méritons pas. »
Edward Snowden