Le lycée des métiers : première offensive libérale sur l’école ? par Patrick Nadin (févr. 2002) Extrait de la Lettre d’attac 45 n°12, février 2002

La définition et les modalités d’obtention du label « Lycée des métiers » sont enfin parues dans l’encart n°47 du B.O. de l’Education Nationale (20/12/2001) et les craintes évoquées dans l’article « Contrer l’offensive libérale sur l’école » du n°16 de Lignes d’attac se trouvent déjà en partie confirmées par ce texte.

M. Mélenchon, Ministre de l’enseignement professionnel, auteur du projet, vise à valoriser et dynamiser l’enseignement professionnel au travers de cette réforme, mais surtout à fournir aux entreprises une main d’œuvre qui va leur faire cruellement défaut d’ici 4 à 5 ans.

Définition donnée par le B.O. : « Le lycée des métiers est un établissement dont l’identité est construite autour d’un ensemble cohérent de métiers. Ces métiers pourront se regrouper autour d’un même secteur professionnel …, autour d’un ensemble de métiers connexes … ou autour d’un ensemble de métiers complémentaires …. »

Si nous faisons le lien avec l’article de Lignes d’attac nous y retrouvons :

 Le caractère local de la formation, en effet le label « Lycée des métiers » sera attribué à un établissement en fonction du bassin d’emploi pour répondre très rapidement aux besoins des entreprises. Cela sonne également la fin des diplômes nationaux et va créer une échelle de valeur entre les établissements.

 La soumission de l’éducation aux impératifs de l’économie par la création d’un GIP (Groupement d’Intérêt Public) académique qui constitue l’organe décisionnel du Lycée des métiers et au sein duquel siègent les professionnels. Si on fait la liaison avec le crédit de formation tout au long de la vie, on s’aperçoit assez rapidement que les entreprises vont avoir les coudées libres pour se « servir » dans le lycée comme dans un supermarché en fonction de leurs besoins. Sortant et remettant leur personnel en formation comme bon leur semble. Ce rôle prédominant des entreprises dans le Lycée des métiers est un premier pas vers une privatisation de l’enseignement professionnel qui, il est vrai, coûte cher à l’Etat !

 Enfin les conséquences sur les personnels de l’Education Nationale sont nombreuses : flexibilité, annualisation du temps de travail (en d’autres termes : travailler les week-end, en juillet et août), changements de statut, de matières à enseigner, de façon d’enseigner en fonction du public et de la demande, …Que vont devenir les matières générales ? Car il faudra former vite et efficacement du personnel à faibles capacités de contestation.

Tous renseignement sur le site internet :

Patrick Nadin,
Attac 45