Sur le site de la fondation Copernic : "Réforme des retraites : après les salaires flexibles, voici les pensions flexibles !" Tribune publiée sur Le Monde.fr ; par Christiane Marty*, chercheuse et Daniel Rallet, économiste

vendredi 12 avril 2019

En présentant ses propositions au « grand débat », la majorité LRM prétend améliorer le pouvoir d’achat des retraités les plus modestes en indexant leurs pensions sur l’inflation. Ce mode d’indexation est présenté comme favorable, ce qui a toujours été contesté par les syndicats et par de nombreux experts (« Vingt ans de réformes des retraites : quelle contribution des règles d’indexation ? », Insee Analyses, 2014).
Avant 1987, les pensions étaient indexées sur le salaire moyen dans le régime général, et dans la fonction publique jusqu’en 2003, elles suivaient l’évolution du point d’indice. La situation était beaucoup plus favorable pour les retraités puisque leur pouvoir d’achat suivait celui de la population active. Mais pour baisser la dépense, elles ont été indexées sur l’inflation.

La compréhension de ces mécanismes a été brouillée par le fait que les gouvernements successifs ont cessé de respecter les lois de 1993 et de 2003 garantissant l’indexation des pensions sur les prix. Ainsi, les pensions ont été gelées à deux reprises sous le quinquennat Hollande ; gelées à nouveau en 2018, alors qu’elles ont subi la hausse de la CSG. En août 2018, le premier ministre a annoncé que les pensions ne seraient revalorisées que de 0,3 % en 2019 et en 2020, au lieu de 1,8 % (inflation en 2018) et 1,6 % (inflation attendue pour 2019). Une sous-indexation de 1,3 point au minimum, encore plus sévère que celle appliquée depuis 2017 sur les pensions complémentaires Agirc et Arrco, qui n’est « que » de 1 point de moins que l’inflation.

Une manière plus discrète, mais également efficace, de baisser les pensions a été de reculer la date annuelle de leur revalorisation : depuis 2003, la revalorisation qui intervenait au 1er janvier a ainsi été reportée à trois reprises : une première fois de 3 mois, puis de 6 mois, puis encore de 3 mois. Au total, un an perdu de revalorisation, qui court sur toute la durée de retraite. Le manque à gagner est loin d’être négligeable…

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